Fork, le serpent qui se mord la queue

Le monde du logiciel libre est vaste et c'est sans doute la force mais aussi le point faible de ce milieu. Quand j'ai un besoin d'une fonctionnalité, je prend le temps de faire le tour des solutions logiciels qui la comblent. Celle qui me conviendra le plus sera bien sur la solution retenue. Pour rentrer plus rapidement dans le sujet, j'ai envie de taper un peu sur une mode qui s'étend trop rapidement : le fork.

Le fork consiste à récupérer les sources d'un projet et de faire son propre projet avec (modulo des modifs). Dans l'absolu c'est génial et c'est l'essence même du logiciel libre : prendre, modifier et éventuellement publier. Je trouve ça parfait quand il s'agit de hacker pour un besoin précis. Je trouve ça aussi génial quand l'objectif et de vraiment modifier le système et de partir dans une autre optique que le projet initial. Seulement je trouve ça débile de forker un projet quand l'effort de développement pourrait être mutualisé. Quel est l'intérêt d'avoir deux équipes de dev qui font presque la même chose, l'une se reposant sur l'autre, sans une résultante commune des travaux ? Quand je vois des projets comme CrunchBang (un fork de Debian) qui ne fourni qu'une simple configuration d'OpenBox, ça me fait mal aux fesses : pourquoi ne pas faire un package qui pourrait s'étendre à d'autres distributions ? Comptez le nombre impressionnant de distributions Linux qui sont des forks d'Ubuntu et qui ne servent à rien, vous allez prendre peur (XUbuntu, Xubuntu, FluxBuntu, PureOS, etc.).

C'est vraiment lassant de voir arriver des forks alors que leurs développeurs pourraient simplement contribuer vers l'UpStream...

« Fork » n'est pas synonyme de « contribution » !

Simon Vieille

Bande annonce du film "La bataille du libre" (version 3min VF) / Sortie officielle début 2019

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  • Manu
  • Salut,
    Je trouve que l'approche est incomplète: le fork disperse les efforts inutilement, mais quand il n'est pas accompagné de merge requests.
    Dans le cas contraire, (et qui se répend de plus en plus grâce à Github et consorts) c'est un moyen de contribuer facilement au projet upstream..
  • jeromeg
  • Xubuntu n'est pas un fork de Ubuntu, c'est une "saveur" qui utilise la même base que Ubuntu pour fournir un environnement basé sur Xfce. Les développeurs de Xubuntu contribuent donc au développement de Ubuntu en ce qui concerne la base commune.
  • aucuneimportance
  • Un coups de gueule un peu dans le vide car il ne repose que sur une perception biaisée de ce que peut être un fork...
    Un fork c'est généralement une tentative, un essai de sortir de la branche principale de développement pour explorer une autre voie (avec ou sans une bonne justification).
    L'intérêt d'un fork ne se décrète donc pas au début mais ... au bout d'un certain temps... Peut-être que ça tombera à l'eau, deviendra un autre logiciel, une extension, un paquet, ... qui peut savoir ?
    Mais c'est une possibilité qui s'offre à (presque) tous... C'est déjà bien.
  • Simon
  • » Un fork c'est généralement une tentative, un essai de sortir de la branche principale de développement pour explorer une autre voie », je suis complétement d'accord, mais forker pour coller une thème graphique, ce n'est pas changer de voie... C'est bien ça qui me désole.
  • Marc
  • PureOS n'est pas un fork d'Ubuntu, c'est un live-cd basé sur Debian testing.

    Si on suit votre raisonnement, on peut dire qu'Ubuntu est un fork inutile de Debian...
  • Simon
  • Au temps pour moi concernant PureOS mais la finalité est la même : ça te colle une thème graphique à Gnome. J'avais en tête la distro qui fait une pâle copie de Mac OS X en terme d'interface. Je n'ai plus son nom en tête.

    Ubuntu n'est pas un fork inutile puisque les objectifs sont différents de ceux de Debian, les méthodes de développement également et ça ne touche pas la même cible d'utilisateurs. Cela dit, je préfère très largement une Debian configurée qu'une Ubuntu (mal fichue) et dans l'absolu, Ubuntu n'a aucun sens sinon filer de mauvaise habitudes et de bien désastreuses idées de Linux aux utilisateurs.
  • Philippe
  • Une question qui me vient en lisant ton article sur quoi te bases tu pour dire que le fork est une mode qui s'étend rapidement ? Je ne sais pas si il est possible d'avoir des chiffres un peu comme l'avait fait le framablog sur son article dans lequel ils avaient calculé que la très grande majorité des logiciels libre étaient le fait d'un seul contributeur..
  • Simon
  • Je n'ai aucun chiffres à fournir car c'est surtout un un ressenti. Cela dit, la timeline des distributions linux représente assez bien cette évolution. Évidement, on pourra assimiler ça à l'effet boule de neige et ce n'est pas ce qui m'a amené à rédiger ce post. En effet, j'ai réagis à l'article de Claude Picot qui présente Live Voyager 12.10 : http://www.clapico.com/2012/11/01/live-voyager-12-10/ .

    Sans remettre en cause les qualités du développeur (Rodolphe, http://voyager.legtux.org/), j'ai le sentiment que ce projet n'est pas celui qui aurait du être conduit. J'ai du mal à comprendre pourquoi son travail n'a pas fais l'objet d'un package. Dresser un support pour la gestion d'un paquet s'avère moins compliqué que pour une distribution (même si derrière ça reste une Ubuntu). Si son travail devait se terminer du jour au lendemain, les gens qui utilisent cette distribution n'auront plus le support associé. Comment devront-ils réagir ? Et si je souhaite retrouver le fruit de son travail sur ma Debian, je fais comment ? Je suis face à un travail remarquable qui s'avère, au final, assez restrictif.
  • El Cascador
  • Hello All,

    Quelques infos :
    - Je ne suis pas un rebelz de la grammaire/conjugaison/orthographe etc. mais "le serpent qui se mort la queue", ça fait mal en titre (mort --> mord)
    - Comme le dit très justement Philippe, la très grande majorité des logiciels libre sont le fait d'un seul contributeur : http://www.framablog.org/index.php/post/2012/10/08/open-source-qualite-collaboration
    - Le nom de la distrib que tu cherches je pense (Style Mac) : mac4lin

    Je suis en complet désaccord avec toi mais le plus grave, je trouve, c'est que tu as fait beaucoup trop un billet d'humeur sans un vrai fond de réflexion et d'argumentation. C'est dommage. Tant qu'à rentrer dans le débat, rentrons-y pour de bon.

    "La très grande majorité des logiciels libre sont le fait d'un seul contributeur" : J'ai mis la source mais ce n'est pas ce que j'appelle une information fiable à 100 %. Dans l'article sur le Framablog (traduction d'un autre article, je le rappelle), il n'y a que "Plusieurs études universitaires menées sur les sites d’hébergement de logiciels libres SourceForge et Savannah", c'est pas vraiment ce que j'appelle sourcer l'information mais on va faire avec.

    Pour résumer, un dev à un moment donné a subitement un besoin ou une envie et il décide de se lancer dans le développement d'un logiciel ou dans un fork d'un logiciel/d'une distribution. Donc ton point de vue, c'est de lui dire : "Non, il faut mutualiser les efforts !". Je trouve ça aberrant parce que déjà ça va à l'encontre de toute l'idéologie et du fond du débat : Le Libre. C'est ça le Libre, tu es libre de forker, tu es libre de diffuser, tu es libre de travailler en équipe ou tout seul dans ton coin. Le problème : Productivité contre Liberté.

    Je comprends parfaitement le dev qui n'a pas envie de mettre 3 mois à "rentrer" dans une équipe, à faire partie d'une mailing-list, à s'occuper de bugs ou du développement du logiciel alors qu'il voulait juste une fonction en plus ou tester un truc différent. C'est ça le Libre, tu as les sources, tu peux en faire ce que tu veux. Ta vision est décevante, tu veux juste imposer à une personne une façon de travailler (nécessairement contribuer) alors que le petit dev veut juste faire son truc tranquille pour se faire plaisir.

    Comme le dit très bien "aucuneimportance" un peu plus haut : "Un fork c'est généralement une tentative, un essai de sortir de la branche principale de développement pour explorer une autre voie... Peut-être que ça tombera à l'eau, deviendra un autre logiciel, une extension, un paquet, ... qui peut savoir ?". Même le dev qui lance le fork ne sait pas forcément où il va, à mon sens il veut déjà que ça fonctionne pour lui et si il en est satisfait, il en parle, il diffuse mais dès le départ, comment être sûr que l'idée est bonne et que c'est réalisable ? Personne ne peut le savoir et bonne chance j'imagine pour expliquer ta vision des choses, ton idée, à quelqu'un d'autre (ou pire à une équipe). Non, clairement, il y a une solution pour ça : Fork !

    Maintenant "mais forker pour coller une thème graphique, ce n'est pas changer de voie", ah bon ? Evidemment, on est dans un débat d'idées et d'arguments mais là, c'est frôler la mauvaise foi. Donc pour toi, aucun sens à plusieurs environnements : Gnome, XFCE, LMDE, KDE ? Et quand tu dis "thème graphique", je suppose que tu ne parles pas des logiciels qui vont avec ces environnements: Thunar, nautilus, gedit, Mousepad etc. Pour toi, ça n'a pas de sens que justement beaucoup de personnes passent au Libre parce que justement ils souhaitent plus de liberté, plus de choix, plus de possibilité et notamment de pouvoir configurer leur environnement graphique ?

    Je ne vais pas faire le mec de mauvaise foi, je tente de te comprendre. Même si j'enlève les "gros" environnements (Gnome, KDE...), on va dire que tu parlais des personnalisations. Donc pour toi : Voyager Live = Xubuntu = Mint XFCE ? Tu considères soit qu'il n'y a aucun intérêt à ce que l'environnement graphique soit différent soit que ça ne mérite pas l'appellation et la création d'une autre distribution. J'ai envie de dire, tu as bien regardé le boulot de Rodofr sur Voyager Live ? Si tu t'arrêtes dessus deux minutes, tu comprendras le temps qu'il a pu y passer. Tu as regardé le classement Distrowatch récemment ? Tu verras que Mint est devant Ubuntu et devant tout d'ailleurs. Tu considères que ce n'est pas "contribuer" que de donner sa vision d'un bureau classe sous GNU/Linux ? Tu considères que ce n'est pas "contribuer" que de faire voir qu'il y a plein de choses différentes et qui déchirent la rétine sur GNU/Linux ?

    Je ne suis pas un intégriste du Libre et je ne t'en veux pas personnellement mais justement parce que j'apprécie ton blog et tes écrits, je trouve que tu as manqué de jugement sur ce post. Le Libre, c'est comme son nom l'indique, la liberté et je pense que tu as oublié de penser à celles des autres développeurs/contributeurs. J'ai un infini respect pour des mecs comme Clem (Mint) et Rodofr (Voyager Live) qui tout seul ont donné leurs visions de GNU/Linux et qui ont touché le plafond.

    Tu me rétorqueras tes deux derniers arguments : "Si son travail devait se terminer du jour au lendemain, les gens qui utilisent cette distribution n'auront plus le support associé. Comment devront-ils réagir ? Et si je souhaite retrouver le fruit de son travail sur ma Debian, je fais comment ? Je suis face à un travail remarquable qui s'avère, au final, assez restrictif." et "aptitude install xfce4 Quel est l'intérêt d'en faire une distribution ? Pour moi aucune.".

    Pour toi, prendre une distribution (Debian 6 par exemple donc Gnome fourni par défaut) et faire aptitude install xfce4, c'est la même chose que prendre l'iso d'une Debian avec XFCE dessus ? Encore une fois, t'es sérieux ? C'est clair, pourquoi ne pas foutre le bordel et alourdir son installation avec Gnome ET XFCE ? Et puis, c'est pas comme si les environnements venaient avec leurs logiciels optimisés (Mousepad, Gedit etc.) pour la distribution, c'est pas comme si ça allait provoquer un peu plus de problèmes, c'est pas comme si ça influait sur les mises à jour............

    Sinon, tu es prêt à parier que Ubuntu existera encore dans 5 ans ? Si ça n'existe plus, qu'est-ce qui se passera : un fork ou les gens se tourneront vers une autre distribution. Je te rappelle que Mint est basé sur Ubuntu et Voyager Live sur Xubuntu. En plus, j'ai de plus en plus tendance à penser que cet argument (support d'une distribution sur le long terme) n'a aucun sens. Est-ce qu'il y a un sens à ce que Voyager Live 12.10 soit maintenu plus d'un an ? A mon sens, il n'y en a pas. Dans 1 an, elle sera dépassée, il faudra logiquement se tourner vers une version 13.10. Mais si elle ne voit jamais le jour ? Les utilisateurs feront comme toujours, ils se tourneront vers une autre distrib comme actuellement beaucoup d'utilisateurs font : Ubuntu --> Mint, Gnome 3 --> XFCE (environnement graphique pour cet exemple), Mandriva --> Mageia.

    Bref, justement parce qu'il y a le choix, les utilisateurs pourront toujours choisir, se faire plaisir et finalement être satisfait de leur environnement. Personnellement, j'ai fait : Ubuntu, Debian, Mint, Debian LMDE, Debian, Debian Wheezy (où je suis actuellement avec XFCE) et je m'en porte très bien (je teste actuellement Xubuntu 12.10 et Voyager Live 12.10). L'important c'est d'avoir à l'instant t "maintenant" un environnement qui remplit tous nos désirs. Les gens changent, les usages changent (il suffit de voir le cloud, la virtualisation, les tablettes), les goûts changent, les besoins changent. La différence même minime entre les forks et les distributions est une force et une richesse incroyable sous GNU/Linux. Donner son idée/point de vue, c'est ça GNU/Linux. C'est ça qui est beau ! Le fork en est une composante essentielle. C'est parce qu'on est sur du Libre qu'on peut forker ce qu'on veut dans notre coin.

    Je termine en disant qu'on n'a pas effleuré le sujet : Productivité vs Liberté. A mon sens, c'est aux distributions majeures (Debian, Ubuntu, Mageia etc.) de s'organiser et communiquer pour donner envie aux devs de venir se joindre à leurs équipes et non pas travailler dans leurs coins. Cela n'empêche en rien qu'il ne faut ni blâmer ni critiquer les devs qui font leurs trucs de leur côté. Eux aussi contribuent à leur manière mais pour des raisons différentes et de la manière qu'ils souhaitent à la galaxie GNU/Linux.

    Concernant Rodofr et Clem, ce n’est pas ce que j’appelle des développeurs mais ce sont des contributeurs. J’ai vu de nombreux commentaires aller dans le sens de ta critique (chez Philippe, sur le Framablog etc.), comment voulez-vous imposer une manière de "travailler" à des gens comme eux ?

    Ils profitent à juste titre de la liberté qu’il leur ai offerte. Les obliger à travailler différemment, c’est risquer que leurs contributions soient perdues. Si tu fais un truc sur ton temps libre et qu’on vient te critiquer parce que tu devrais le faire différemment, ça te motive ? La réaction humaine, c’est d’arrêter tout. Quand je vois Rodofr ajouter en commentaire sur son site : "Des questions qui doivent se faire avec bonne intelligence, modération, comprenant que tout se fait dans la gratuité et la passion du partage.", je trouve que les rôles sont inversés. Les gens pensent qu’on leur "doit" quelque chose, on leur doit des corrections, on leur doit de les aider, on leur doit de leur répondre.

    Les contributeurs ne doivent rien à personne, c’est un diamant brut qu’ils livrent au peuple. Ils n’ont aucun devoir, ils font tout gratuitement sur leur temps libre et avec leurs cœurs et la passion qui les anime. C’est à nous "consommateur" qu’il incombe des devoirs à savoir au minimum le respect du contributeur et du travail qu'il a effectué et partagé avec la communauté.

    Longue vie à toutes les idées, débats, distributions, forks dans le Libre !

    Et désolé si j’ai écrit un roman… lol

    Tcho !
  • Simon
  • Globalement, je suis d'accord avec toi, et ça serait se mentir que de dire que tu as tout faux. Effectivement, plus qu'un billet argumentaire, c'est surtout une humeur du jour.

    Je vais essayer de trouver les mots qui décrivent mon sentiment. La première chose importante à dire est la suivante : je souhaite vraiment que l'esprit du logiciel libre s'étende, que les gens copient, modifient et publient autant qu'ils le peuvent et qu'il le veulent. Je n'ai pas envie qu'on comprenne l'opposé de ça à travers mes mots. Je n'ai pas du tout envie que les gens s'obligent à faire tel ou tel chose, ils sont libres de développer, de contribuer, de créer comme bon leur semble !

    Cependant, si l'objectif est de fournir à la communauté un projet de l'envergure d'une distribution, j'imagine qu'il faut se poser les bonnes questions lors de sa publication. Il y a un vrai problème de fond qui décrit assez bien mon sentiment. Lorsqu'une personne veut s'installer une distribution Linux, sans trop savoir ce que c'est, il va se diriger sur un forum pour poser la question suivante : « Quelle distribution Linux me conseillez-vous ? Je ne sais pas laquelle installer, il y en a trop ! ». Que faut-il réponde à cette personne ? Le marketing de Canonical aura certainement fait son effet et elle répondra un truc du genre : « J'ai vu qu'Ubuntu était pas mal utilisée, mais j'ai noté qu'il existait "Kubuntu", "Xubuntu", c'est quoi la différence ? ».
    À partir de ce moment c'est le drâme : il faut à la fois lui expliquer que l'environnement de bureau/fenêtre n'est pas le même mais qu'il peut, s'il le souhaite, le changer via son gestionnaire de paquet si ce dernier ne lui plaît pas. Mais alors pourquoi deux distributions alors que le gestionnaire de paquets et une documentation peuvent suffir à retrouver les différents environnements sur une même installation ? Si je prend l'exemple de Debian qui impose un environnement de base (aujourd'hui Gnome, demain LXDE de mémoire), on se rend compte que ça n'a jamais vraiment posé de problèmes puisqu'il est possible de le virer (ou de ne pas du tout l'installer) pour utiliser celui qui nous conviendrait le mieux. Voila ce qui me poserait problème à l'heure actuelle : voir naître une distribution Debian avec un autre environnement de base. Les choses sont claires et simple : tu as une Debian (je laisse de coté la notion de stable, sid et unstable) et point barre.

    Ce dernier point rejoint les premières idées de mon billet : quand on a trop de choix, aussi censés ou futiles qu'ils puissent être, on perd nécessairement du monde sur la route. De mon point de vue (et vraiment, ça n'engage que moi), c'est ici qu'il faut travailler. J'utilisais le terme "mutualisation" et je crois que c'est le point clé dans mon discours. Si on veut que le logiciel libre prennent plus d'ampleur, qu'il soit mieux compris et assimilé, on devrait converger vers des outils plus complets et mieux abouties. Je ne dis pas qu'un logiciel libre est plus mauvais qu'un logiciel propriétaire, mais si un projet venait à être forké pour une fonctionnalité sans remonté en upstream, alors l'intérêt de ce hack serait moindre, bien que la personne ait tout la légitimité de le faire. Je me permet de reprendre la phrase de Manu : « le fork disperse les efforts inutilement, mais quand il n'est pas accompagné de merge requests. ».

    * la faute était tellement énorme que je ne l'ai même pas aperçue... merci :)
  • El Cascador
  • Déjà, merci et bravo pour ton dernier commentaire, je trouve qu'il y a bien trop de commentaires qui se terminent en bataille rangée en général.

    Je pense que tes précisions étaient nécessaires notamment ton second paragraphe car une personne lisant en diagonale ton article aura tendance à se dire "je suis d'accord" sans pousser la réflexion.

    Je suis tout à fait d'accord sur ta réflexion de dire qu'un nouvel arrivant sur GNU/Linux est un peu perdu et se posera forcément la question de quelle distribution prendre. Je le suis particulièrement parce que je suis un "petit nouveau" dans l'univers GNU/Linux, je m'y suis mis il y a deux ans et j'ai été confronté à la même question.

    Je pense cependant que ta réflexion est tronquée ou du moins rapide. Je pense que le "problème" (je le mets entre guillemets car je ne trouve pas que ça en soit vraiment un) n'est pas le nombre de distributions ou le choix impressionnant donné aux utilisateurs de GNU/Linux ou même le fait de disperser ses forces au lieu de les rassembler. Je pense que c'est la définition même du mouvement du Libre et de GNU/Linux en particulier : le choix et la liberté.

    Un utilisateur de Windows ou de Mac est assisté, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, ils ne sont pas plus stupides ou "moins" bons que des utilisateurs GNU/Linux. Ces OS proprios ont fait le choix de proposer des systèmes plus fermés donc je simplifie énormément mais plus facile à maintenir et à proposer une expérience utilisateur "unifié" et "cohérente".

    Le fait est juste qu'ils ont de base beaucoup moins de possibilités car l'environnement est fermé (même si il existe beaucoup de logiciels de personnalisation). La principale chose qu'amène le Libre, c'est le choix et de mettre l'utilisateur dans le rôle du "décideur" de sa distribution (utilisation/besoins/usages/personnalisation etc.).

    C'est un autre état d'esprit, une autre manière de penser et de voir les choses, c'est l'esprit du Libre. Il faut appréhender la liberté qui est offerte quand on débarque, l'utilisateur doit faire des choix car c'est la philosophie même du Libre. Donc oui, c'est plus compliqué, ça demande plus de réflexion et de travail de la part du nouvel utilisateur. L'utilisateur est au centre du fonctionnement de GNU/Linux, ce qui n'est à mon avis pas le cas pour un O.S commercial comme Windows ou Mac. Ces O.S propriétaires ne sont pas en face d'utilisateurs mais de clients et même si ils les écoutent, ils font les choix à la place des clients. Oui, ils simplifient beaucoup les choses mais d'un autre côté ils réduisent drastiquement les possibilités offertes pour les utilisateurs.

    Pour résumer (et j'ai envie de dire boucler la boucle de ton sujet), ce que tu critiques est la définition même du Libre. J'ai envie de te dire que c'est un peu ta réflexion qui se mord la queue. C'est plus compliqué et plus dispersé pour un nouvel arrivant parce qu'on est libre de faire des choix sur un O.S GNU/Linux.

    Alors oui tu as raison les forces du Libre sont du coup plus dispersées, on avance moins vite sur des évolutions importantes et impératives. J'ai tendance à penser que le fonctionnement de GNU/Linux ressemble fort à la tour de Babel. Nous venons tous d'endroits différents, nous nous tournons tous vers la même "construction" mais nous ne réfléchissons pas assez sur les meilleurs moyens de porter notre "construction" (comprendre GNU/Linux) au firmament. A l'heure actuelle, il n'y a que des informaticiens, des geeks, des passionnés qui portent GNU/Linux. Nous avons besoin de penseurs, de communicants, d'organisateurs. Il faut diffuser la "bonne parole" lol, il faut s'organiser pour que les petits nouveaux soient aidés ou guidés.

    Bref, pour ces problématiques-là, il ne faut pas de compétences informatiques, il faut des compétences qu'on ne maitrise pas comme la communication, l'organisation. Seules les grosses distribs ou les grosses communautés peuvent le faire et doivent mettre toutes leurs forces là-dessus. Ubuntu est très critiqué et je n'aime pas particulièrement non plus mais cela amène des utilisateurs, cela apporte un éclairage sur GNU/Linux, il y a beaucoup de choses extrêmement positives derrière cette distribution je pense notamment à la très forte communauté, au partage, à la qualité des traductions, des forums, au magazine Full Circle (Muffin pour Fedora), au mouvement Ubuntu Women, aux LoCo etc. GNU/Linux est en train de sortir de l'ombre, il faut structurer nos forces vives et c'est la période dans laquelle nous sommes. On a l'impression qu'on se disperse mais le fait qu'on en parle signifie justement à mon avis qu'on cherche à se structurer. Dans tous les cas, je ne reviens pas sur ce que j'ai dit. Pour moi, il n'y a pas de dispersion dans GNU/Linux mais certes comme toi je pense qu'on a besoin de structurer nos forces.

    Bon week, Tcho !
  • Philippe
  • @El Cascador, on pourrait discuter longuement sur la définition " du mouvement du Libre et de GNU/Linux en particulier : le choix et la liberté". Personnellement pour moi l'objectif est de libérer l'utilisateur. Le choix est la liberté est une façon, personnellement je préfére une approche donnant moins de choix (dans le choix) plus proche de Microsoft ou Apple à la base tout en offrant pour ceux qui le souhaite la possibilité de faire ce qu'ils veulent. En somme, le beurre, l'argent du beurre et la crémière :-)

    Là où je te rejoins à 100% c'est sur cela :
    >A l'heure actuelle, il n'y a que des informaticiens, des geeks, des passionnés qui
    >portent GNU/Linux. Nous avons besoin de penseurs, de communicants,
    >d'organisateurs. Il faut diffuser la "bonne parole" lol, il faut s'organiser pour que
    >les petits nouveaux soient aidés ou guidés.
    Et c'est là que ça bloque, car les fameux informaticiens geeks, passionnés font fuire les penseurs et autres qui essaient de travailler avec eux. Combien de fois ais-je lu sur des forums ou commentaires que si tu ne sais pas coder tu n'as pas voix au chapitre et que seul les developpeurs savent ce qui est bien pour les utilisateurs...Je parle bien d'intégrer ces non-codeurs dans la gouvernance voir à la tête des projets de logiciel libre, on aurait tous à y gagner amha...

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